lundi 29 février 2016

Conservation des portos Tawny, LBV et Vintages, combien de temps et comment?

Combien de temps peut-on conserver une bouteille de porto ouverte? Plusieurs mois pour un Tawny ou LBV (Late Bottled Vintage), beaucoup moins pour un porto Vintage. Voici quelques explications et la meilleure méthode de conservation dans chaque cas.

Notre article « Conserver une bouteille de vin ouverte, combien de temps? » est un des plus populaires du blogue HippoVino. Comme nous expliquions que les très vieux vins (plus de 10 ans) se conservent mal, un de nos lecteurs m’a fait remarquer que cela ne semblait pas le cas pour les bouteilles de porto et m’a demandé pourquoi. Effectivement, toute règle a ses exceptions.

Porto Warre's Otima Tawny 10 ans
Les portos de type Tawny (par exemple celui-ci : Warre's Otima Tawny 10 anssont les plus résistants. La raison en est fort simple, ils ont été élevés en milieu oxydatif, leurs composantes qui réagissent le plus à l’air sont donc déjà oxydées. À condition de reboucher la bouteille et de la garder en position verticale dans un endroit frais, une bouteille de Tawny se conserve plusieurs mois sans problème.

Les portos Late Bottled Vintage (LBV) sont presque aussi résistants car ils ont été élevés en fût durant plusieurs années et y ont subi une lente micro-oxydation. Rebouchés et conservés en position verticale au réfrigérateur, ils se conservent 2 à 3 mois.

Notez que les Tawny et LBV ne demandent pas de bouchon particulier ni de vider l’air de la bouteille.

Par contre, un porto Vintage est nettement plus fragile. Il a été vieilli en bouteille, à l’abri de l’air et de la lumière. Une fois débouché, il va s’oxyder rapidement comme le fait un vieux vin rouge et cela sera encore plus rapide si vous le décantez en carafe. La plupart des sommeliers recommandent donc de le boire dans la journée de l’ouverture. En réalité, son taux d’alcool élevé lui apporte une certaine protection et il peut survivre 2 à 4 jours en le plaçant au frigo dans une bouteille bien bouchée gardée en position verticale. Un système à l’azote améliorera sa conservation. Naturellement, si vous avez ouvert la bouteille « à la pince », il faut utiliser une nouvelle bouteille...

À la bonne vôtre !

Alain P.

P.S. Les autres vins mutés élevés en mode oxydatif (Banyuls, Xérès, etc.) se conservent aussi bien que les portos Tawny ou LBV. Merci à Luc Tremblay pour avoir posé la question.

Nos autres articles sur la conservation des vins :



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vendredi 26 février 2016

Château de Sancerre, gardien des traditions

Fièrement érigé au sommet d’une colline dominant la Loire, le château de Sancerre a longtemps joué un rôle stratégique important pour le comté de Sancerre. Détruit après le siège de la cité protestante par les forces catholiques durant les guerres de religion, il ne reste plus du château original que la Tour des Fiefs. Le nom Château de Sancerre réfère aujourd’hui conjointement à une vaste demeure, bâtie en 1874 sur le même terrain, ainsi qu’à un vignoble appartenait aux mêmes propriétaires.

Si la tradition viticole sancerroise est fort ancienne – on dit que le roi Henri IV adorait les vins de la région – elle fut mise à mal par la crise du phylloxéra. Mais les sancerrois ne se laissent pas abattre facilement : tout comme la ville s’est reconstruite après les guerres de religion, le vignoble a été relancé. Il est désormais planté à 80% de cépage sauvignon blanc, complété par du pinot noir.

Le Château de Sancerre et son vignoble appartiennent maintenant à la maison Marnier-Lapostolle, producteurs plus connus pour leur spiritueux phare, le Grand-Marnier. À l’invitation de l’Agence Trialto, j’ai eu le plaisir de rencontrer avant-hier Gérard Cherrier, directeur du Château de Sancerre depuis 40 ans. C’est lui qui a mené la transformation d’une entreprise de négoce en un domaine opérant son propre vignoble, qui atteint maintenant 55 hectares. La phrase que je voulais employer pour le décrire a déjà été écrite par le journaliste Hervé Lalau : « un homme aussi sincère que ses sancerres.»

Sous sa gouverne, on peut décrire le Château de Sancerre comme un défenseur de la tradition de cette appellation. Ses vins ne cèdent pas aux modes des sauvignons aromatiques du nouveau monde ou des cuvées parcellaires si chères à certains critiques modernes. Ce sont des assemblages provenant des vignes des 3 terroirs du Sancerre, caillottes calcaires, argilo-calcaire et pierre de silex. Les cuvées sont taillées pour la table et font le bonheur de nombreux consommateurs en France mais aussi au Québec, un des principaux marchés d’exportation du domaine.

Le Château de Sancerre blanc est droit et élégant, avec des saveurs citronnées et une minéralité pas trop appuyée. Un blanc rafraîchissant qui se boit bien à l’apéro mais qui s’est montré à son meilleur avec des huîtres et des bouchées au fromage de chèvre. Disponible dans plus de 300 succursales dont 8 SAQ Dépôt, où vous le paierez un prix d’aubaine (s’il fait partie d’une caisse de 12 naturellement). Le magnum disponible en importation privée est une bouteille très élégante pour une réception, au contraire du flacon habituel, à l’étiquette plutôt banale.

Le Château de Sancerre existe aussi en rouge. Le 2012, disponible seulement en importation privée auprès de l’agence Trialto, m’a un peu dérouté en dégustation. Un nez classique de pinot noir, mais plus concentré et plus tannique que bien de ses congénères. J’aurais certainement nagé en plein brouillard à l’aveugle. Mais je dois reconnaître qu’il s’est avéré très bon avec le tartare bien épicé du bistro Thursday’s. Je serais curieux de le regoûter dans 2 ou 3 ans, quand les tanins seront mieux fondus.

Retour au blanc avec la Cuvée du Connétable, le haut de gamme de la maison. Sur trois millésimes différents, 2008, 2010 et 2012, c’est le 2012 qui a brillé avec l’assiette de morue charbonnière. Des saveurs riches, un boisé bien intégré mais aussi la tension provoquée par l’acidité et la minéralité, un très beau vin. Le 2010 m’a paru un peu effacé, mais après une première bouteille bouchonnée, je me demande si la seconde n’était pas éteinte par du TCA, présent à un niveau moins perceptible. Je ne me prononcerai donc pas à son sujet. Par contre, le 2008 s’est avéré un authentique grand vin, un blanc profond, riche, long, une cuvée de méditation à apprécier seul. Le genre de vin qui nous laisse un grand sourire sur le visage à la fin de la soirée.

Merci à Gérard Cherrier ainsi qu’à Étienne Bézard de Trialto pour cette belle dégustation.

À la bonne vôtre !

Alain P.

Pour visualiser nos liens habituels (critiques, fiche descriptive, sites du producteur, de la SAQ et de l’agence) cliquer les noms des vins ou sur les fiches ci-dessous.



mercredi 24 février 2016

Petit Bernat Oller del Mas – Importation Privée de la semaine

Notre importation privée de la semaine est un autre vin espagnol, découvert au restaurant Mam’zelle Pub, à Magog.

Le Domaine Oller Del Mas est un petit vignoble au sein d’un complexe touristique entourant un château médiéval situé en Catalogne, près de Barcelone. Les vins sont produits en viticulture bio en appellation Pla de Bages (DO).


La cuvée Petit Bernat rouge est produite avec pas moins de cinq cépages différents : syrah, cabernet France, merlot, picapoll negre et cabernet sauvignon. Il bénéficie d’un court élevage de 3 mois en fûts de chêne français, dont 50% de neufs. Au nez, le côté animal tend à masquer le fruit mais en bouche c’est charnu, soyeux avec un boisé bien équilibré

La fiche indique 14% d’alcool mais l'étiquette mentionne seulement 13%, rien de dérangeant en bouche et on perçoit des saveurs de fruits mûrs avec des notes de pruneaux. Pas vraiment un vin d’apéro mais un bon compagnon du jarret d’agneau confit.

Vous pouvez l’acheter en Importation privée auprès de l’agence Tannins.

À La bonne vôtre !

Alain P.

Fiche du Petit Bernat Oller del Mas sur le site HippoVino avec liens vers critique, site du producteur, fiche technique et agence.


Notre importation privée de la semaine précédente : Luis Cañas Reserva Rioja, un vin recommandé par Sébastien Muniz.


mardi 23 février 2016

Vins importés en vrac au Québec, portrait du marché

La grande majorité des vins vendus au Québec sont importés, mais tous ne voyagent pas de la même façon. La plupart des vins vendus dans les succursales de la SAQ ont été embouteillés dans leur pays d’origine et ce sont des palettes de caisses de 6 ou 12 bouteilles qui sont expédiées vers l’entrepôt de notre cher monopole. Par contre, tous les vins vendus en épicerie sont expédiés « en vrac », c’est-à-dire en citernes de plusieurs milliers de litres en général.  Les vins ainsi transportés sont ensuite assemblés et embouteillés au Québec, puis vendus à la SAQ, qui les revend ensuite aux épiceries / dépanneurs où vous pouvez les acheter.

Selon les résultats de la SAQ pour l’année financière 2013-2014, il s’est vendu 156.5 millions de litres de vins au Québec durant cette période, dont 39 millions de litres en épicerie/dépanneur (24.9 % du total) et 117.5 millions de litres en succursale SAQ  (75.1 %).

En dollars de ventes, le vin représente un chiffre d’affaires de 2.214 milliards pour la SAQ, dont les ventes aux épiceries/dépanneurs représentent 313 millions (14.1 %) contre 1.901 milliards (85.9 %) pour le réseau de succursales.

Par contre, un rapport de la firme Secor analysé par le site VinQuébec, vient de nous apprendre que pour cette même période les ventes des embouteilleurs de vin en vrac représentaient en fait 57.4 millions de litres pour cette même période. La différence entre les 57.4 et 39 millions, donc 18.4 millions de litres, représente donc les vins importés en vrac, embouteillés au Québec et revendus dans les succursales SAQ.

Le fait que de tels vins sont vendus à la SAQ est connu, le blogueur Yves Mailloux y avait d’ailleurs consacré un billet en 2014 : Des vins de dépanneurs à la SAQ. Comme ces vins ne sont pas identifiés clairement dans les succursales, il a également publié une liste sur son blogue. Ce que nous apprenons avec l’étude de Secor, c’est que 15.7 % du vin vendu en succursale SAQ est du vin importé en vrac et embouteillé ici (18. 4 millions de litres sur 117.5). Ce pourcentage élevé est relié à la popularité de certaines de ces cuvées et à la présence de plusieurs vins en format vinier (BiB pour nos lecteurs européens) de 3 ou 4 litres.

Un des points qui vous intéressera sûrement est l’évolution des prix des vins en vrac tout au long de la chaîne de distribution :

1.18 $ : prix moyen du litre de vin en vrac importé au Québec (source VinQuébec/Statistique Canada)*

3. 19 $ : prix moyen du litre de vin embouteillé ici revendu par les embouteilleurs à la SAQ (source Secor)**

8.03 $ : prix moyen du litre de vin revendu par la SAQ aux épiceries/dépanneurs (source SAQ – résultats financiers 2013-2014)

12.70 $ : prix moyen du litre de vin payé par le consommateur en épicerie/dépanneur incluant les taxes (source VinQuébec)***

En comparaison, pour les vins embouteillés dans leur pays d’origine et vendus en succursale SAQ, les chiffres types que nous avions publiés dans un billet de juillet 2014 sont les suivants :

5.44 $ : prix d’achat du vin importé au Québec incluant les frais de transport

16.20 $ : prix de vente au consommateur incluant les taxes.

Notez que ceci correspond à une bouteille de 750 ml (et non un litre) et qu’il y a évidemment moins d’intermédiaires dans une telle transaction. Mais ce qui me paraît très clair, c’est que la part du prix final qui correspond à ce que vous buvez dans votre verre est de :
  • près de 10 % dans le cas des vins embouteillés au Québec,
  • environ 30 % pour ceux importés en bouteille.

À la bonne vôtre !

Alain P.

P.S. En contrepartie des chiffres précédents, la part de retombées économiques au Québec est naturellement plus élevée pour les vins embouteillés ici, comme le soulignent les embouteilleurs. En proportion, elle l’est encore bien plus pour les vins provenant des viticulteurs québécois, mais les quantités produites sont alors nettement plus faibles.

* Ce prix varie évidemment selon la provenance des vins, on parle de 0.92$ le litre pour les vins d’Australie et 0.80$ pour ceux d’Espagne.

** Ce chiffre est celui calculé à partir des chiffres de Secor (183.1 M$ de ventes pour 57.4 M de litres). Celui mentionné par VinQuébec est plutôt de 3.41 $ par litre.

*** VinQuébecparle d’un prix moyen avant taxes de 11 $. Le rapport de Secor mentionne une valeur de ventes au détail de 625.1M$ pour 57.4 M de litres, soit un prix moyen de 10.89 $. Le vin le plus vendu en épicerie est commercialisé à 12.50 $ le litre avant taxes, soit 14.76 $ au total.

Les pourcentages de chaque composante dans le prix final vont varier selon le vin, sa provenance, le format et la gamme de prix mais les chiffres ci-dessus semblent typiques des vins les plus courants.

vendredi 19 février 2016

4 bons vins rouges et autres recommandations pour les Rabais SAQ de Février

Les rabais SAQ sont-ils moins nombreux et offrent-ils des prix moins réduits qu’auparavant? La circulaire  de Février 2016 intitulée « Chaleureux accords » semble aller dans cette direction, mais il faudra surveiller les prochains mois pour savoir si cela se confirme.  De toute façon, la tendance actuelle chez les consommateurs de vin est la vision « boire moins pour boire mieux », qui rejoint à la fois les notions de santé et de plaisir. De notre côté, nous défendons toujours qu’il faut choisir les vins en fonction de leurs qualités plutôt que des rabais. Voici donc six bonnes bouteilles qui valent la peine de se retrouver sur votre table en tout temps, mais que vous paierez environ un dollar de moins d’ici au 21 février prochain.

Le Marchesi Alfieri La Tota est un très beau rouge italien pour accompagner les pâtes italiennes traditionnelles, les pizzas et l’osso-bucco. En provenance de l’appellation Barbera d’Asti au Piémont, donc réalisé avec seulement le cépage barbera, il est plus corsé et charnu que bien de ses confrères, mais l’équilibre entre alcool (plus de 14%), acidité et boisé est une réussite. Souplesse et longueur en bouche sont aussi au rendez-vous, une superbe barbera qui vaut pleinement son 25 $.

Les Domaines Paul Mas sont de grands producteurs et négociants du Languedoc. La cuvée Vignes de Nicole est un assemblage de cabernet sauvignon et syrah, fermentés et élevés en barriques de chêne. La structure tannique est solide mais il y a beaucoup de fruit et des notes épicées dans ce rouge qui reste souple et facile à boire. Très bon pour accompagner les viandes rouges grillées ou braisées.

Le Monasterio de Las Vinas Reserva est un classique espagnol en provenance d’Aragon, plus précisément de l’appellation Carinena. Les cépages grenache et tempranillo s’expriment dans un registre plutôt traditionnel de l’Espagne, c’est chaleureux et assez corsé, un peu rustique mais ça demeure un excellent rapport qualité-prix. Pour les viandes rouges et les cuisines un peu épicées.

Pour un rouge tout en souplesse, avec une texture soyeuse, des fruits noirs et un boisé bien marqué, essayez le Catedral, un portugais de l’appellation Dão, vendu à prix très doux. Philippe Lapeyrie le recommande avec un sandwich au porc effiloché et je pense que c’est un très bon accord !

Si vous êtes du genre prévoyant, vous savez que les Fêtes de Pâques arriveront très vite. Pensez-donc à des bouteilles pour accompagner votre brunch. Le mousseux californien Réserve Brut du Domaine Chandon est tout indiqué pour cela et son style classique fera croire à bien des gens qu’ils boivent du Champagne. Pour ce même brunch ou avec le jambon traditionnel, pour les amateurs de cidre et tous ceux qui recherchent une boisson avec peu d’alcool, le Crémant de Pomme du Minot offre de très belles bulles, un bon goût de pommes McIntosh et seulement 2.5% d’alcool. Et le prix est imbattable !

À la bonne vôtre !

Alain P.


Nos fiches HippoVino avec les liens vers critiques, producteur, agence et SAQ :

Fiche du Marchesi Alfieri La Tota sur HippoVino (Hipponote 3* $$$ en rabais à 23.65 $)
Fiche du Domaines Paul Mas Vignes de Nicole sur HippoVino (Hipponote 2.5* $$ en rabais à 15.95 $)
Fiche du Monasterio de Las Vinas Reserva sur HippoVino (Hipponote 2.5* $ en rabais à 15.95 $)
Fiche du Catedral Dão sur HippoVino (Hipponote 2.5* $$ en rabais à 12.80 $)
Fiche du Domaine Chandon Réserve Brut sur HippoVino (Hipponote 3* $$$$ en rabais à 30.00 $)
Fiche du Crémant de Pomme du Minot sur HippoVino (Hipponote 2.5* $$ en rabais à 11.00 $)

mercredi 17 février 2016

Luis Cañas Reserva Rioja – Importation Privée de la semaine, un vin recommandé par Sébastien Muniz

Retour en Espagne pour notre importation privée de la semaine, recommandée aujourd’hui par Sébastien Muniz, des restaurants Mesón et Tapeo, à Montréal.

Bodegas Luis Cañas est un des grands producteurs de la région de Rioja Alavesa, avec 110 hectares de vignobles en propre, et plus de 200 autres exploités en négoce (en achetant les raisins cultivés par d’autres vignerons). Juan Luis Cañas représente la 4ème génération de cette famille de vignerons d’origine modeste. Aux commandes de la propriété depuis 1989, il a continué le développement et la modernisation des installations et poursuivi l’évolution vers des cuvées de grande qualité.

Le Luis Cañas Reserva est un assemblage de deux cépages traditionnels de la Rioja, le tempranillo auquel est ajouté un peu de graciano pour donner de la fraîcheur et favoriser l’aptitude au vieillissement. Les vignes ont un âge moyen de 40 ans et sont exploitées en viticulture raisonnée. C’est un Reserva, il bénéficie donc d’un élevage prolongé : 18 mois en fûts de chêne et 18 mois en bouteille.

Selon Sébastien,  ce 2010 est un rouge qui vaut le détour par son équilibre aussi bien au nez qu'en bouche ! Un bel exemple de ce que la Rioja est capable d'offrir comme produit ! Vous pouvez l’acheter en Importation privée auprès de l’agence Vins Philippe Dandurand et il sera bientôt disponible au Tapeo.

Merci Sébastien pour cette belle découverte et au plaisir de te revoir dans nos pages le mois prochain, avec une nouvelle suggestion originale !

À La bonne vôtre !

HippoVino

Fiche du Luis Cañas Reserva Rioja sur le site HippoVino avec liens vers le site du producteur, la fiche technique et l’agence.

Le compte Twitter de Bodegas Luis Cañas : @BodegasLC.

Notre importation privée de la semaine précédente : Bois Mozé Les Terres Rouges.


La recommandation précédente de Sébastien : Viñatigo Marmajuelo.

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mardi 16 février 2016

10 conseils pour découvrir le vin simplement

Le lectorat d’HippoVino est très varié, il y a des débutants, des amateurs et des professionnels. Ce billet s’adresse à tous ceux qui en sont encore à leurs débuts.

Vous n’êtes pas seuls : 60% des français se déclarent néophytes en matière de vin. C’est probablement encore plus au Québec mais en même temps la consommation est en hausse ici, signe que de plus en plus de gens s’intéressent au jus de raisin fermenté. Il existe des cours d’initiation mais plusieurs personnes sont intimidées par le monde du vin et d’autres ne sont simplement pas prêts à investir. Si vous vous êtes reconnu dans ce portrait, voici quelques conseils pour vous aider.

1. Ne vous laissez pas intimider par les mots bizarres, les notes de dégustation remplies d’arômes et de saveurs qui vous paraissent loufoques, le côté snob de certains sommeliers ou dégustateurs. On peut aimer boire du vin sans se perdre dans le jargon.

2. Apprécier le vin, c’est très simple. Débouchez la bouteille (si vous êtes maladroits avec le tire-bouchon, commencez avec des bouteilles fermées par des capsules à vis), versez dans une coupe propre, buvez lentement et décidez si vous aimez ou pas. Si vous n’êtes pas sûr, attendez un peu et reprenez une autre gorgée. Vous voyez, rien de compliqué là-dedans !

3. Le premier secret : l’attention. Tout est là. Si vous buvez sans porter attention, vous serez évidemment incapable de vous souvenir du goût de ce que vous avez avalé. L’idée n’est pas de transformer tout le repas en cérémonie de dégustation. Faites un effort d’attention pour les premières gorgées du premier verre puis une 2e fois un peu plus tard. Est-ce qu’il goûte comme tout à l’heure ou bien a-t-il changé un peu?

4. Lisez sur le vin que vous avez bu. Vous pouvez consulter les critiques ou la note du producteur en utilisant la fiche du vin sur le site HippoVino ou utiliser un guide de vin. Est-ce que certaines choses rejoignent votre expérience? Si seulement un ou deux éléments vous parlent, tout est normal. Cela peut dépendre des goûts, des habitudes et des conditions de dégustation.

5. Le deuxième secret : buvez des vins différents. C’est la seule façon de comprendre les différences.

6. Mais commencez avec les vins que vous aimez. Le plaisir est important. Et si vous n’aimez pas du tout un vin, ne vous forcez pas à le boire. Rapportez la bouteille presque pleine à la SAQ, faites-vous rembourser et achetez autre chose.

7. Évitez les vins très haut de gamme pour commencer. Vous ménagerez votre budget et comme les vins d’entrée de gamme ont des saveurs plus nettes, vous pourrez faire des comparaisons plus facilement. Même en vous fixant un budget  maximal de 20 $ ou 25 $, vous avez beaucoup à essayer à la SAQ.

8. Commencez par essayer de trouver des bouteilles semblables à celles que vous avez aimées : même région, mêmes cépages, même année de production. Remarquez si le résultat est semblable ou si vous percevez des différences et comparez avec vos lectures.

9. Ensuite, élargissez vos horizons en partant à la découverte. Utilisez vos lectures pour trouver des vins intéressants. Suivez les critiques qui vous paraissent attirantes et essayez des vins au-delà de votre budget de base de temps en temps.

10. Prenez des notes mais sans vous compliquer la vie. Une liste des vins achetés avec une flèche en haut ou en bas pour indiquer si vous l’avez aimé est suffisante pour garder une mémoire de ce que vous avez bu. Si vous êtes techno, photographiez la bouteille et indiquez votre appréciation en commentaire. Et la prochaine fois que vous voudrez vous gâter, il suffira de jeter un coup d’œil à votre liste.

Bonnes découvertes et à la bonne vôtre !


Alain P.

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vendredi 12 février 2016

Pinot noir, cépage romantique

Messieurs, prenez note : pour près de 68% des femmes, un verre de vin est essentiel pour créer une atmosphère romantique. Selon ce même sondage, l’origine des vins est importante pour les Françaises, mais en Amérique du Nord, c’est le cépage qui est la clé. Pour toutes celles qui ont vu le film Sideways, le Pinot Noir aura certainement une étiquette de romantisme particulière. Comme la St-Valentin approche à grands pas, j’ai donc choisi de vous présenter quelques vins de pinot noir provenant du Nouveau Monde.

Comme tout le monde n’a pas les mêmes goûts, nous allons faire un tour d’horizon de cuvées de différents styles sur une bonne gamme de prix. Commençons par une bouteille qui se vend beaucoup, car c’est un des seuls vins de pinot noir à seulement 16 $. Il faut dire que ce cépage est difficile à travailler, il est donc très logique qu’il se vende un peu plus cher. Le Mirassou est un Pinot Noir très maquillé à coups d’artifices œnologiques, ce qui donne un rouge plus sombre que les pinots habituels, très soyeux, presque capiteux même, grâce à une bonne dose de sucre (qui me semble avoir nettement augmenté dans les derniers millésimes). On est loin du Bourgogne mais les buveurs qui fuient les vins acides apprécient.

À peine plus cher, le Montes Pinot Noir Sélection Limitée, en provenance du Chili, est nettement plus équilibré et aussi plus proche des qualités traditionnelles du pinot. Une élégance et une complexité étonnantes pour un vin de ce prix. Le fruité est agréable et délicat, les tanins sont fins et enrobés par un passage en barriques qui laisse également de petites notes épicées. Du beau travail !


Le Beringer Founders' Estate Pinot Noir est aussi un pinot très populaire. Là encore le style est dominé par l’œnologie, mais l’équilibre entre acidité, alcool et sucre est bien dosé. Un fruité net et une constance remarquable année après année sont les sources de son succès. Pour les consommateurs qui cherchent à éviter les déceptions, c’est gagnant.

J’ai découvert les trois prochaines cuvées en 2015 et j’ai eu un coup de cœur à chaque fois.

Le Clos des Fous Subsollum est un pinot noir chilien très réussi, comme tous les vins de ce vignoble d’ailleurs. Provenant d’un terroir de la région de l’Aconcagua au climat plutôt frais, il a beaucoup de finesse et d’élégance. Il est encore jeune et n’a jamais connu le bois, un passage en carafe lui permettra de mieux s’exprimer. Sa fraîcheur en fait un excellent compagnon pour un tartare de thon ou de saumon.

Le King Estate Acrobat est un pinot noir d’Oregon que j’ai beaucoup aimé. C’est un style Nouveau monde classique mais le dosage du boisé est parfaitement réussi. Il n’en reste malheureusement plus à la SAQ, j’ai hâte au prochain arrivage pour voir si le millésime 2013 nous offre autant de plaisir et de complexité. On vous avertira quand il va arriver, c’est promis.

Bodegas Chacra produit le Barda en Patagonie, dans une zone désertique au sud de l’Argentine. C’est la cuvée d’entrée de gamme de cette maison qui appartient à un célèbre vigneron italien, Piero Incisa della Rochetta. C’est un assemblage de raisins de jeunes et de vieilles vignes. Le résultat est un beau pinot noir avec une personnalité originale. Il a le fruité franc et la profondeur d’un pinot du Nouveau monde mais une touche minérale qui lui donne une élégance européenne. Bref, il est parfait pour les personnalités comme moi, à cheval entre les deux cultures.

Bonne St-Valentin et à la bonne vôtre !

Alain P.

Cliquez sur les noms de vins ou les fiches ci-dessous pour accéder aux détails de chaque vin et aux liens vers critiques, producteur, fiche technique, SAQ et agence.

Fiche du Mirassou Pinot Noir sur HippoVino (Hipponote 2* $$ SAQ : 16.00 $)
Fiche du Clos des Fous Subsollum sur HippoVino (Hipponote 3.5* $$$ SAQ : 25.00 $)
Fiche du Chacra Barda Pinot Noir sur HippoVino (Hipponote 3.5* $$$ SAQ : 29.55 $)


mardi 9 février 2016

Bois Mozé Les Terres Rouges – Importation Privée de la semaine

Aujourd’hui, notre importation privée de la semaine est un cabernet franc de la vallée de la Loire, plus précisément de l’appellation Anjou. J’ai eu la chance de rencontrer Mathilde Giraudet, la sympathique propriétaire du Domaine du Bois Mozé au dernier salon Raspipav, en novembre dernier. Elle produit des vins de plaisir, mais ce sont surtout des vins droits, élégants. Son maître mot est simplicité, mais ici il ne rime pas avec banalité, plutôt avec authenticité, car les vins de Bois Mozé sont réellement emblématiques de leurs appellations.

C’est le cas du cabernet franc Les Terres Rouges, produit sur un terroir argilo calcaire, un rouge bien sec, aux tanins nets, mais fins, pas du tout agressants. Le fruité est tout aussi net. Un vin rouge désaltérant qui accompagne bien un boudin noir et qui sera excellent avec un camembert.

J’ai aussi beaucoup aimé le chenin blanc Terre de Haut ainsi que le Crémant de Loire du même domaine, des cuvées réalisées avec une grande précision. Ce sont des importations privées de l’agence La Fontaine Vins & Liqueurs. Le cabernet franc Les Terres Rouges est en ce moment sur la carte du bar à vin le Rouge-Gorge.

À la bonne vôtre !

Alain P.


Notre importation privée précédente : Bo Bonhomme




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lundi 8 février 2016

Vin, proverbes et expressions imagées françaises

Nombre de proverbes et expressions françaises utilisent le mot vin et ce de façon très variée. Rien de surprenant, le vin étant profondément ancré dans la culture française. Plusieurs de ces expressions sont couramment utilisées mais en voici quelques-unes très anciennes et plus rares, que je viens de découvrir et que j’ai envie de partager avec vous, avec leur signification. Puisqu’aujourd’hui, c’est le nouvel-an chinois et le début de l’année du singe, commençons par le vin de singe.

Vins de singe : on le disait autrefois des vins qui enivrent facilement.

Demi-vin : une boisson faussement vendue pour du vin, par exemple du vin dilué dans l’eau ou de l’eau passée sur du marc de raisins (le taux d’alcool est faible, ce n’est donc pas du vin de singe).

Vin en cercles : du vin qui est dans une barrique (les cercles sont les anneaux métalliques qui entourent la barrique).

Du vin à faire danser les chèvres : c’est une cuvée particulièrement aigre.

Du vin bon à laver les pieds des chevaux : si on l’utilise pour ça, c’est qu’il est vraiment mauvais !

Le vin des sages : attention, à ne pas boire, c’est du poison ! En alchimie c’était le terme utilisé pour le mercure.

Être en pointe de vin : c’est le début de l’ivresse, être « chaudasse » comme on dit au Québec.

Faire jambes de vin : cela signifie bien boire pour se préparer à une longue marche (habituellement, l’alcool a plutôt l’habitude de couper les jambes mais autrefois on lui attribuait des qualités énergisantes).

Il faut se défier du vin du cru : le terme « du cru » signifie ici de l’endroit où on se trouve; autrefois, tout paysan cultivait un petit coin de vigne pour faire son vin, et c’était souvent de la piquette.

On ne connaît pas le vin au cercle : ici, le cercle fait encore référence à la barrique et cela veut dire qu’il ne faut pas se fier aux apparences.

Chaque vin a sa lie : toute belle chose a également ses inconvénients.

Voilà, maintenant vous êtes équipés pour pouvoir épater vos amis sommeliers !

À la bonne vôtre !

Alain P.


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vendredi 5 février 2016

Pizza et vino pour le Super Bowl

La gastronomie des événements sportifs est assez particulière, pour vous faciliter la vie, voici une liste pour votre épicerie du week-end :
  • pizza
  • nachos
  • salsa
  • chips
  • bretzels
  • ailes de poulet
  • pizza
  • nachos
  • salsa

Bien sûr, il faut penser à respecter le guide alimentaire canadien, donc assurez-vous d’avoir poivrons et champignons sur votre pizza (la dose de légumes), du fromage pour mettre sur les nachos (produits laitiers). Les tomates de la salsa sont des fruits, tout va bien, il ne manque plus que les boissons.

La bière est incontournable mais ce n’est pas notre spécialité, cherchez-vous un autre site pour des suggestions.

Il faut aussi penser aux amateurs de vin, là on peut vous aider. Idéalement, choisir un vin qui convient à un large public mais privilégier les cuvées qui ont de la fraîcheur, pour se boire facilement malgré le léger surplus de gras de la nourriture mentionnée plus haut. Allons-y avec des rouges italiens du Piémont.

Le Raimonda est un Barbera d’Alba d’un style un peu nouveau monde, qui se boit très bien en apéro, qui fait merveille avec la pizza et qui s’accommodera aussi de tout ce qui est sur notre liste d’achats précédente. Pas cher en plus, on peut en acheter une caisse.

Pour ceux qui préfèrent un rouge un peu plus sérieux, choisissez le Langhe Rosso de la maison Beni di Batasiolo. Moyennement corsé, de belles saveurs de fruits, un rapport qualité-prix épatant, donc pas de raison de se priver.

Si vous choisissez d’élargir votre menu en ajoutant des côtes levées sauce BBQ, utilisez notre billet de l’an dernier pour une suggestion encore d’actualité : Côtes levées, Super Bowl et vin australien, un beau programme !

Bon Super Bowl et à la bonne vôtre !

Alain P.